Avis - Cléo de 5 à 7

"Coupez, mademoiselle... De la main gauche. Et prenez neuf cartes." "Je sais, trois pour le passé, trois pour le présent, trois pour l'avenir". La belle main de Cléo, dont la finesse est exhaussée par une bague de grande taille passée à son doigt, glisse gracieusement au-dessus de la table et tend les cartes aux mains noueuses de la vieille cartomancienne. Dès ces premières minutes, Agnès Varda nous livre toute la vie de Cléo, avant le film, pendant le film et après le film. De 5 heure à 7 heure, nous accompagnons ainsi une jolie chanteuse au talent prometteur, en parcourant le Paris indifférent de son quotidien superficiel. A ses côtés, nous la regardons s'épuiser à fuir ce qu'elle redoute car, à 7 heure, le cancérologue lui donnera le résultat d'une biopsie. Implacablement, le décor familier des rues de Paris la renvoie sans répit à la question existentielle qui assaille les profondeurs de sa jeune âme... Magistral.

Agnès varda arrive à projeter dans l'image toute l'angoisse intérieure de Cléo qui, cernée par la mort aux aguets, nous conduit pendant deux heures à travers la banalité de son quotidien, de ses attentes, de ses émotions jusqu'à la révélation inhumainement brutale de sa maladie.

Film culte J'ai toujours eu un problème avec le 5 à 7... Une zone bizarre...

Un film en temps réel, dans le Paris du début des années 60

D'Agnès Varda

Film d'agnès varda 1961

paris toujours paris et mes quarters preferés dans les années 60