Avis - Le Caïman

La Rédaction - 11 janv. 2011 à 14:35
 Nelly - 9 mai 2012 à 01:04
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https://www.linternaute.com/cinema/tous-les-films/2140574-le-caiman/

Déçue de cette manière brouillonne d'amonceler les pièces de puzzle, ulcérée par le flot de bavardages, j'ai soupiré pendant la longue présentation, à peine touchée par les gags et les coulisses du monde cinématographique. On rit souvent jaune dans cette tragi-comédie. Ce couple avec enfants qui se sépare souffre pour enfin connaître la libération (très joli face-à-face entre ex en voiture). Fort aussi la bévue masculine, et pan une arme habituelle en moins ! Berlusconi qu'on croirait statuette du Musée Grévin parlante est montré dans l'un de ses dérapages publics les plus savoureux. Qui va le singer à l'écran, ce bel homme mûr ou cet autre plus quelconque quoique habité par ses tics ? On tient le coup grâce à la jeune scénariste, d'apparence douce (toujours irrésistible Jasmine Trinca !), ses audaces d'individu sain et déterminé, ses silences blasés offrent de quoi s'identifier. Très habile tours pour égarer le spectateur... Moretti qu'on avait aperçu dans l'hésitation, débarque soudain de dos et à grands pas, pour se retourner plein du jargon et des mimiques du Cavaliere. S'ensuit une salve à l'intention des électeurs italiens, moins d'Etat, tout au privé, déjà en 2006... Un discours magistral dans l'Hexagone qui vient, en ce 6 mai 2012, d'évacuer sa copie conforme du maestro !
Catherine PULIERO
11 janv. 2011 à 14:35
JULIEN DODELER
5 oct. 2007 à 11:37
Nanni Moretti
Madeleine Zonza
9 juin 2006 à 17:09
Une surprise. Le caïman n'est pas le film charge anti Berlusconien auquel je m'attendais. Mais une histoire grave, toute en finesse qui, à bien des moments, m'a rappelé "La chambre du fils". Rien n'est facile dans l'Italie d'aujourd'hui. Ni faire un film, ni vivre en couple, couple qui se défait avec violence et aussi parfois tendresse. Mais les enfants sont là, au centre du film, au centre du couple. Et ils adorent le monde imaginaire de leur père qui, tous les soirs leur raconte des histoires. Parmi ces histoires, celle d'un navet produit par notre homme à l'époque où l'on n'aimait que "les films gauchistes". Mais une jeune femme propose un scénario dont le personnage central ressemble beaucoup à Berlusconi, reflet d'une Italie vulgaire, corrompue et démagogue. Et notre homme est convaincu par un cinéma qui n'était pourtant pas son genre...Mais les difficultés ne cessent de s'abattre sur l'entreprise. L'intelligence de Moretti est d'avoir évité les jugements simplistes. S'il montre sans complaisance le monde de Berlusconi, il n'est pas non plus très tendre pour les rêves enfuis de la gauche. Le caïman est de plus un film prémonitoire. Lors de son jugement, "le caïman" proclame que ce ne sont pas les juges qui doivent le condamner, mais le peuple qui l'a élu. Enfin j'ai été heureuse de retrouver un cinéma italien que j'aimais tant. Car ce qui aurait pu être un film politique ne l'est pas vraiment. Il va beaucoup plus loin dans la poésie et la nostalgie. La séquence où notre producteur suit (ou rêve qu'il suit) une caravelle qui traverse de nuit les rues de Rome pour se diriger vers une plage où l'on tourne une séquence de Christophe Colomb est digne de "Fellini Roma" ou d'"Amarcord". Ce qui ne m'a pas plu : Quelques longueurs, l'acteur Moretti dans le rôle de Berlusconi. Mais cela a certainement été voulu pour montrer l'ambiguité du projet.
Kétévan Mirianashvili
26 mai 2006 à 22:46
J'ai aimé l'humour italien, la réalisation de Nanni Moretti et la sensibilité de l'acteur principal.