Avis - La Raison du plus faible

La Rédaction - 5 oct. 2007 à 11:37
 manuel lallement - 14 oct. 2010 à 19:05
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https://www.linternaute.com/cinema/tous-les-films/2135766-la-raison-du-plus-faible/

manuel lallement
14 oct. 2010 à 19:05
Isabelle Claude dit Grandjean
5 oct. 2007 à 11:37
Je veux faire du cinéma comme ça. En projet : L'essouché(e), court-métrage 10mn
Nicolas AUVET
5 oct. 2007 à 11:37
La trilogie grenobloise ("Un couple épatant", "Cavale", "Après la vie") m'avait scotché. La raison du plus faible m'a bouleversé.
"La raison du plus fort est toujours la meilleure" écrivait La Fontaine dans "le loup et l'agneau". Belvaux choisit lui de transgresser cette loi, loi de jungle, bestiale, primaire et de lui ôter une connotation moralisante. Le film met en scène l'agneau, le plus faible, le plus démuni des animaux, victime d'un loup qu'on ne voit jamais et qui pourtant rôde, contrôle l'univers de cet agneau, comme le Joh Fredersen de "Metropolis" (Fritz Lang) qui peut décider à tout instant de la vie et de la mort de cette cité de travailleurs. L'agneau n'a pas d'adversaire, il ne cherche pas le combat mais la vie sociale, le dialogue, le jeu, le bonheur, la chance aussi. Mais cette vie sociale est une vie de parc, d'enfermement silencieux et hypocrite, désintégrateur. Le gros barbu en fauteuil roulant est, de ce point de vue, l'illustration la plus efficace de cette faiblesse. Bloqué au sommet de sa tour HLM, il rêve d'une indépendance, d'une mobilité qu'il maîtriserait dans la force de ses limites. Mais L'ascenseur est en panne, toujours. Cet ascenseur en panne, c'est l'ascenseur social, cet élévateur vers la fortune, la reconnaissance, l'humanité qu'on se rêve. Mais c'est un rêve prétentieux et fou pour un homme qui ne peut que se contenter d'immobilité: physique, sociale. Parqué dans son immeuble, il est enterré avant l'heure, rangé à l'écart d'une société qui n'est pas pour lui. Pirmet, sorti de prison, a réglé sa dette à la société et pourtant il est comme un évadé, suspecté de toutes parts, il ne peut plus être innocent. Le regard du policier qui l'inspecte chaque jour semble dire "coupable une fois, coupable cent fois". Pirmet, c'est le fort de la tribu des faibles. Il a l'intelligence et l'imagination, il a l'expérience et l'obstination. Il n'est pourtant pas celui qui détient la raison du plus fort, la meilleure, mais bien celle du moins faible, la pire. Pirmet, c'est l'incarnation d'un pire, du pire de l'espoir, de l'esperance et de la tentation. Pirmet est une sorte de messie, roi du suif, fils du charbon. Venu parmi les faibles, il refuse d'abord de les secourir et voyant la misère de ceux qu'il apprend à aimer dans leur état de faiblesse, ne peut se résigner pourtant. On le voit, le sujet principal du film n'est pas cette banlieue écartée du commun du social, mais bien le destin de cet homme, qui catalyse toutes les tares du monde ouvrier parce qu'une fois, une seule fois, il a décidé de déraper, de s'écarter de l'endroit déjà écarté où on le parquait. Mais cet écart pris ne fut pas une proximité reconquise avec la société des meilleurs mais un écartèlement par celle-ci de celui qui avait osé aspirer à quelque chose d'autre. La scène finale sur le toit est une scène de catharsis. La police met à mort celui qui enfreint la loi officielle et la loi officieuse. Debout sur la plus haute tour de la ville, il est destitué et avec lui les espoirs qu'il avait pu donner. Pirmet, c'est cette incarnation du pire aux yeux des meilleurs, il est un virus, le virus du mal qui se répand, le virus de l'espoir qui entraîne la rébellion contre son état présent inacceptable. La caméra, dans un plan séquence aérien, s'incarne dans l'hélicoptère qui va répandre les bribes de la punition en sélevant au dessus du corps et en survolant la ville, semant les grains du châtiment. Après avoir obéi au "garde-à-vous" pendant toute une vie, les ouvriers doivent désormais craindre le "gare à vous" des officiels.
Jean-Baptiste Doulcet
6 oct. 2006 à 23:21
La mise en scène, la conviction du réalisateur, sa vision des choses et sa puissance narrative. Ce qui ne m'a pas plu : La première partie, trop théatrale, on a l'impression que tout est calculé, froid. Sinon, Lucas Belvaux et Eric Caravaca sont pitoyables dans leurs rôles.
Cécile Silvestri
25 août 2006 à 18:12
L'histoire, sans doute trop banale, de nos banlieues, cet environnement tellement gris et chaleureux à la fois, mais aussi ces personnages, qui dans leur folie, deviennent tellement attachants. Ce qui ne m'a pas plu : La fin ne pouvait être que celle là, mais sans rêves que serions-nous ?
Marie Helene Girard
23 août 2006 à 18:32
Les personnages du film sont très crédibles. Ils sont sincères dans leur amitié. On ressent bien la détresse dans laquelle ils vivent. Détresse qui les pousse a commettre ce hold-up à la fin tragique.
Paulette Bouet
26 juil. 2006 à 14:16
La vie ouvrière belge est bien représentée, les personnages sont pathétiquement pauvres, ils vont agir dans l'inconscience et le drame. Ce qui ne m'a pas plu : Il y a beaucoup de longueurs, le sujet a du mal à démarrer.
Gérard Wolf
21 juil. 2006 à 18:16
Lucas Belvaux, l'auteur du scénario et réalisateur de "la raison du plus faible", nous livre un merveilleux thriller sur fond de crise économique suite au démantèlement de la sidérurgie en Wallonie. Quatre laissés pour compte avec pour seul avenir frustrations et privations vont se révolter et faire le mauvais choix de la criminalité. Un grain de sable et tout va glisser dans l'irréparable. Ce film est beau : c'est un cri sur la misère et les discriminations sociales.