Avis - Les Climats

La Rédaction - 12 oct. 2006 à 19:36
 muriel poirier - 5 oct. 2007 à 11:37
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muriel poirier
5 oct. 2007 à 11:37
Nuri Bilge CEYLAN réalisateur Turc
Anaïs Heluin
22 août 2007 à 19:02
Entre l'implacable silence turque et la froideur impersonnelle des pays de l'est, entre pleurs tantôt réprimées tantôt déchirantes, rires nerveux et ironie poignante, Nuri Bilge Bilge Ceylan signe avec Les Climats un majestueux chef-d'oeuvre dans la vague des films minimalistes. Terme ici employé sans le sens péjoratif qui lui est parfois assigné, car loin du vide qu'il en résulte souvent, les dialogues épurés produisent ici tout l'effet escompté en nous faisant resentir plutôt que comprendre la lente et profonde déchéance d'un amour; celui d'un couple ordinaire, Isa et Bahar. Aux grés des nombreux gros plans sur les visages souffrants des deux personnages, l'un rongé par son irrépréssible égoïste, l'autre par une incompréhension juvénile mêlée à toute la complexité d'une âme en quête d'absolu, nous est littéralement communiquée l'émotion exprimée. Une comparaison s'impose avec les films du réalisateur français Bruno Dumont, si ce n'est que l'incapacité communicationnelle n'est pas dans le présent film mis sur le compte d'une nouvelle génération en déroute mais est plus largement présentée comme un mal véritablement universel. L'immensité et le gigantisme des paysages filmés avec autant de profondeur que le sont les personnages contribuent également à rendre palpable la profonde solitude du couple désarmé. Sans complaisance ni bons sentiments nous est donc cruement dépeint l'égoïsme humain ponctuellement entrecoupé de gestes maladroits vers l'autre, détails qui au milieu du silence général paraissent dérisoires, désespérés, désarticulés... Ainsi la douce et mélacolique mélodie de la Lettre à Elise résonne telle une complainte entre deux individualités murées, complainte associée au geste emblêmatique d'Isa qui, désemparé au moment de retrouver Bahar partie dans l'Est, lui offre une petite boite à musique, produit de contrebande précise t-il lui-même. De cette façon, par le biais d'éléments similaires emplis de sens et de sensibilité, ce qui aurait pu n'être qu'un détail insignifiant s'érige au rang d'élément majeur, faisant finalement d'une "simple" histoire d'amour(encore cette dénomination est-elle réductrice) un film extraordinaire. La réfléxion sur la signification profonde du titre du film reste ouverte, riche et largement ajustable à la sensibilité du spectateur. Toujours est-il que le sens propre est tout autant exploité par le réalisateur que le sens figuré ,à savoir les mouvements intimes des âmes, la sinueuse trajectoire de deux destinées...
Bernard Leroy
19 janv. 2007 à 19:30
L'atmosphère et l'admirable photographie ainsi que le déroulement du scénario aidé par la présence de l'excellente actrice. L'absence de musique inutile.
Jean-Baptiste Doulcet
12 oct. 2006 à 19:36
Grand film, à la fois errance de l'être à travers ses paysages (intérieurs aussi), et puissant chant d'amour rayonnant où le désir se mêle à la compassion. La mise en scène, autant dire qu'elle méritait le prix à Cannes. Ce qui ne m'a pas plu : Un peu long toutefois, voire carrément ennuyant si l'histoire ne vous touche pas. Dans le cas contraire, vous ne pourrez qu'en redemander.