Avis - Poussières dans le vent

La Rédaction - 4 nov. 2012 à 22:50
 La Rédaction - 4 nov. 2012 à 22:50
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Nelly Moaligou
4 nov. 2012 à 22:50
Film naturaliste s'il n'y flottait la brise ironique typique de ce réalisateur, sa façon de ménager quelque gag dès que le sentimentalisme s'englue... C'est familier (l'habitation filmée constamment à gauche de l'écran avec son escalier, les gosses qui piaillent un peu plus bas), nostalgique comme des photos de famille, grave comme une série de deuils. Approche de l'autonomie adolescente, ces pertes qui vous tombent dessus en dépit de toute l'affection et malgré l'instruction. Les scènes se déroulent en zone rurale taïwanaise de 1965, loin des turbulences de la "globalisation" actuelle. Le lien avec l'extérieur est le train dans le tunnel, toute cette ombre annonce des bévues, ils n'ont pourtant pas été élevés dans le coton, ce garçon et cette fille copains d'enfance. Certes entourés, cadrés même, dans une rudesse physique et autour de devoirs communautaires (offrandes religieuses). Nul doute que leurs proches les veulent fidèles aux traditions. Tels deux pigeons fébriles au bord de leur cage, de plus en plus rarement au diapason, ils se cherchent, s'esquivent...Chaque spectateur pourra se souvenir de ses balbutiements dans le monde des grands, les premiers boulots où on marche au radar le temps que ça arrange, ravis de claquer la porte sur des avenirs plombés, le soulagement de se rabattre sur des études longues, le premier vrai cataclysme qui fait rentrer au nid familial sans trop présumer de l'accueil... Et puis cette habitude que les filles soient vouées à vite convoler et procréer. C'est un peu étiré dans l'ensemble (1h49), riche de séquences en temps réel. Fort heureusement compensé par des minutes de fraîcheur comme la complicité des copains, les tirades du grand-père, ce "non" du petit...