Avis - Tous mes pères

La critique des milieux conservateurs qui nient les pères biologiques en croyant sauver "le sang familial" et en ignorant le retour de manivelle des enfants plus tard. La bonne humeur du réalisateur, Jan Raiben, trentenaire devenu père d'un tout jeune enfant à son tour (à voir les photos de lui, petit, tout ramassé sur lui-même, avec deux hommes dont l'un supposé violent, on sent qu'il a souffert). La mère sur la sellette (elle a mûri depuis son inconscience de jeunesse, on sent que c'est une gourmande de la vie, qui aime materner enfants, chat, chien, un peu inconséquente aussi avec ses hommes...). La chaleur qui règne dans cette famille où la caméra va réussir à provoquer le dialogue sans tabous entre tous. Le parallèle avec le pic à gravir, on retombe, on remonte, exactement comme dans l'enquête du réalisateur. Ressentir que c'est excellent pour le cinéaste comme expérience, et également utile pour rompre le silence côté public sur ces questions. Ce qui ne m'a pas plu : La pension alimentaire versée pendant tant d'années par le deuxième père et qui reste en suspens. "La surprise" par téléphone suivie du passage à l'acte : trop brutal, j'ai eu mal pour cet homme. Le fait que la mère ait eu aussi peu conscience de sa fécondité au point de tricher dans sa version des faits aussi longtemps. Le côté "télé réalité" de ce cas : le nombrilisme n'est pas loin. Le rôle piteux des pères successifs. Le silence sur l'éternel piège entre homme et femme : faire l'amour et faire des enfants, nuance.