Avis - La Religieuse

La Rédaction - 28 mars 2013 à 12:26
 Jo - 11 avril 2013 à 00:19
Cette discussion concerne un article du site. Pour la consulter dans son contexte d'origine, cliquez sur le lien ci-dessous.

https://www.linternaute.com/cinema/tous-les-films/1961077-la-religieuse/

Moi j'ai adoré et adhéré. Cela m'a tenu en haleine malgré la "lenteur" du film et révolté en temps que femme. Allez-y c'est français profitons-en !
très bon film. Merveilleusement bien interprété. Faire attention aux dérives de toute nature
Un film superbe sur tous les plans : esthétique, interprétation, histoire mais aussi très émouvant. Une réussite !
Pour répondre à l'absence de sensualité de l'héroïne, évoqué dans l'avis précédent de Nelly, il convient de préciser que dans le livre de Diderot comme dans le film de Rivette, la demoiselle n'est pas attiré par les hommes, ni les femmes. ou tout au moins c'est ce qu'elle dit. donc pas de sensualité pour l'asexuelle. Pour ce qui est de l'analogie avec "la brutalité de l'ultra-libéralisme", précisons que dans l'entreprise on ne vous fait pas marcher pieds nus sur du verre et on n'est pas obligé de s'échapper pour en partir. C'est même plutôt le système qui vous éjecte si vous n'êtes pas à la norme.
Nelly Moaligou
28 mars 2013 à 01:21
Donne envie de relire Diderot et de revoir la version de Rivette (1966) pour débattre de la liberté individuelle. Une fois passée la cérémonie à plat ventre avec "bâche" qui peut faire croire à un regard empesé du cinéaste, on découvre qu'il n'en est rien ! Que le sort de la jeune fille dépend étroitement des mères supérieures, la première bienveillante, chloroformante, la seconde narcissique perverse, la troisième bouleversante bien qu'à force de se répandre elle en devienne aussi frappée (Isabelle Huppert !). Bien sûr, Pauline Etienne a l'innocence requise, le refus des compromissions, lui manquerait peut-être un brin de sensualité ?... En parallèle il y a cet appel au secours, cet homme reçu comme devant un confessionnal et retrouvé dans la diligence (pour aller où, le spectateur peut tout imaginer là encore, qui sait ce qu'il peut advenir même sous protection masculine :-) !). J'ai bien aimé le soin apporté aux lieux, ce maquillage et cet éclairage a minima, le tissu des costumes m'a parfois surprise (ces carrés blanc bien repassés sur la poitrine, ce tissu bleu de robe de chambre et... on voit les épingles !). Bien qu'attachée au calvaire que vit La Religieuse en question, je trouve qu'il y a un fort écho avec aujourd'hui, le monde entrepreneurial, sa brutalité lorsqu'on le découvre après le cocon familial, les études qui illusionnent. Ainsi malgré moi, bien davantage que le sort de ces pauvres filles au 18ème siècle, j'ai surtout senti le défi que les jeunes générations ont à relever dans le monde du travail actuel, en un mot face à l'ultra-libéralisme contemporain toujours plus dévastateur !
Perso, j'ai préféré la version de 1967, même si le nouveau réalisateur a préféré le happy end, l'ancien scénario où la nénette finit au bordel, ça avait plus d'impact. Certes, le nouveau film est impec sur la psychologie du personnage, mais c'est au détriment de démontage du système oppressif. J'avais lu le bouquin aussi. Je pense que Diderot aurait trouvé juste le film, mais il était plus offensif contre l'église à une époque où il prenait des risques. Alors le nouveau réalisateur, il avait peur de quoi : François 1er va pas l'excommunier !
dominique simon
26 mars 2013 à 17:31
Un film qui peut dérouter, un peu lent mais superbement adapté et interprété. Tout a fait d'accord avec Fornarina quant à la réalisation, les décors et la lumière. A réserver quand même aux amateurs du genre. Les autres, abstenez vous, vous allez vous ennuyer ou vous endormir.
Film boulversant ! Les comédiens sont magnifiques de vérité. On partage le calvaire d'une âme pure et pleine d'amour pour son prochain parce qu'elle sait qu'elle n'a pas la vocation. Ce film montre aussi la toute puissance de l'Eglise, son hypocrisie et son emprise sur toute la société de l'époque. A voir absolument par ceux qui ont suffisamment d'empathie pour le malheur d'autrui. A voir pour ceux qui ont suffisamment d'empathie pour la souffrance des autres.
DE BONS COMEDIENS, mais personnellement je me suis ennuyée.
très belle réalisation, décors , costumes, lumières à la chandelle, et sobriété de la mise en scène. Les comédiennes sont trés émouvantes et le destin des femmes au XVIIIe, mariées sans amour ou recluses au couvent est pathétique. Une belle reflexion sur la foi personnelle et les dérives de la religion.
Pascale LIRZIN
24 mars 2013 à 15:15