Avis - Attila Marcel

L'équipe de tournage, les acteurs, le réalisateur, chacun prend plaisir à dérouler l'histoire de cet individu plus ours que sa peluche. L'aspect distraction et les subtilités techniques sont au rendez-vous, avec le sentiment qu'Amélie Poulain est dans les parages. Tout cela peut suffire, ou faire décrocher passé la première heure. C'est sans danger de toute façon. Un match de boxe, une comédie musicale sur la plage, c'est envoyé dans le désordre et sans nuire. Les dialogues oscillent entre brillants et convenus, la caméra acrobatique fouraille au coeur de l'enfance, refait surface sur les yeux bleus. Un charme fou que ces parents vu des menottes, on y revient toujours... Des gags qui font mouche (l'obsession chinoise, le concert final !), ceux qu'on n'a pas eu le temps de bien saisir... Avec ces astuces qui semblent virer de la bande dessinée en papier à l'écran de cinéma. L'humour très personnel de Sylvain Chomet est bien là comme une signature mariant ses deux vocations.

Un film touchant. Guillaume Gouix très sobre en Paul, un personnage aussi étriqué que son costume. 2 (vieilles ?) tantes exaspérantes à souhait, Bernadette (RIP) arrive même à être effrayante ;-). L'univers de Madame Proust très Jeunesque sans trop. Les sauts dans les souvenirs qui aèrent une atmosphère qui, sans eux aurait fini par être pesante. Quelques imperfections qui font l'authenticité de ce joli bibelot cinématographique. <3 J'ai ri, j'ai été ému, j'ai beaucoup aimé.

Un film manqué. J'aurais voulu aimer celui-ci tant l'histoire me paraissait belle... Au final, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Qui plus est, le comédien principal (Guillaume Gouix) n'est pas très bon et il énerve à faire constamment une tronche blasée et fatiguée, alors qu'on devrait normalement s'attacher à son personnage. Il n'est pas le seul à jouer faux d'ailleurs (les jeunes acteurs dans les flash-back que revit le héros avant la mort de ses parents jouent comme des débutants).