Avis - L'Insoumise

La Rédaction - 18 sept. 2012 à 14:39
 La Rédaction - 18 sept. 2012 à 14:39
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Nelly Moaligou
18 sept. 2012 à 14:39
Ce film peut avantageusement remplacer "Autant en emporte le vent" pour les allergiques à ses longueurs et à son expression féminine gnangnan. D'autant que la beauté juvénile de Bette Davis montre déjà des yeux à fleur de tête, vulnérables par rapport à sa bouche serrée de psychorigide. Ni sympathique, ni antipathique la demoiselle masquant ses sentiments. Justement on sent que sa rude familiarité avec ses serviteurs (pleins de bonhomie et comme par hasard noirs !) vit ses dernières heures. Place au monde adulte blanc dont les codes rassurent. A l'entrée de l'écuyère en retard parmi les corsetés qui l'attendent, malaise. Attention, Sudistes et Nordistes s'étripent, il n'est de place que pour les contacts rugueux, tout est duel, l'humour aussi. Alors, haro sur cette robe couleur sang parmi les corolles blanches (ne manque que le technicolor pour intensifier le froid du bal) ! Les paroles jurent avec les attitudes. Au lieu de dire non, le partenaire fait semblant d'obtempérer, incapable qu'il est de trouver une parade riante (Henry Fonda, la beauté coincée du stéréotype affairiste). Une future femme de banquier ne peut s'amuser à éconduire pour le piment d'un retour... Belle étude de société conventionnelle, là où le naturel chez l'adulte est d'office ligoté. Si les populations se placent au plus offrant au stade de la radicalisation politique, les épidémies, elles, forcent à parquer les malades et à préserver les autres, l'occasion de choisir son camp ! Etude de moeurs finement traitée, avec cette allégresse à l'image et au son pour surprendre le spectateur sans jamais tout dire.