Avis - L'Année où mes parents sont partis en vacances

Nous nous sommes tous fait dire pendant notre enfance : "tu comprendras quand tu seras plus grand"? Eh bien c'est le sujet du film : des parents laissent leur fils chez son grand-père pour se cacher et fuir la chasse au communisme qui commence au Brésil un peu avant la coupe du monde de football qui verra le pays raffler le titre pour la troisième fois. Enfin, la chasse au communisme... c'est du moins ce qu'on suppose parce que rien n'est dit clairement et le spectateur n'est pas plus avancé que l'enfant. On se retrouve donc à sa place à se demander ce qui se passe, comme lui nous savons que les parents ne sont pas vraiment partis en vacances, comme lui on se doute qu'on nous cache quelque chose et comme lui on tente de mettre les indices bout à bout pour tenter de comprendre. Mais comme lorsque nous étions enfant, on n'y comprend pas grand-chose alors on suit les pérégrinations dans la petite communauté juive qui l'accueille suite à la mort du grand-père. Car le plus tragique dans l'histoire c'est que les parents n'ont même pas pris la peine de vérifier que grand-père était bien là. A peine l'ont-ils appelé juste avant pour le prévenir de l'arrivée de l'enfant. Sauf que Grand-père est mort et l'ambulance qu'on avait entendu passée en arrivant, elle était pour lui. L'immeuble entier se charge donc de s'occuper de l'enfant en attendant le retour des parents, à commencer par le voisin de palier qui cherche à retrouver la trace des parents. Bien-sûr tous ces personnages ont un nom mais le film relate une histoire tellement universelle que les nommer ne servirait rien. C'est donc l'histoire de cet enfant qui comprend beaucoup de choses mais jamais assez pour connaître la vérité et c'est son point de vue que le spectateur est forcé d'adopter. On ressent ainsi avec force toute la frustration de l'enfant qui sait bien que ses parents ne sont pas partis en vacances et qu'ils ne rentreront sans doute pas quand la coupe du monde aura commencé (malgré la promesse du père). Il attend et nous attendons avec lui, tout en essayant de vivre comme un enfant normal. Il y parvient d'ailleurs : il se fait des amis, suit la coupe du monde avec passion et tente d'oublier ce "petit rien" qu'on lui cache... Ce qui ne m'a pas plu : Maintenant, on est grand et pourtant on ne comprend toujours pas tout.